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Nov 13, 2023

Boule Tinubu

Bola Tinubu, 71 ans, a prêté serment en tant que président du Nigeria après avoir remporté le

Bola Tinubu, 71 ans, a prêté serment en tant que président du Nigeria après avoir remporté l'élection la plus compétitive du pays depuis la fin du régime militaire en 1999.

Largement reconnu pour avoir remodelé le centre commercial nigérian de Lagos, M. Tinubu a éliminé un parti d'opposition divisé et un candidat tiers soutenu par les jeunes lors des élections de février.

Les candidats vaincus Atiku Abubakar et Peter Obi contestent sa victoire devant le tribunal, alléguant que le résultat a été manipulé.

M. Tinubu a rejeté l'allégation et a salué le transfert pacifique du pouvoir comme "notre foi durable dans le gouvernement représentatif".

Il remplace Muhammadu Buhari, qui a démissionné à l'issue de ses deux mandats.

Le pays le plus peuplé d'Afrique est confronté à une économie en difficulté, à une insécurité généralisée et à une inflation élevée. Beaucoup voudront que M. Tinubu soit opérationnel lorsqu'il assumera l'un des emplois les plus intimidants d'Afrique.

Une fois contraint à l'exil par le dirigeant militaire Sani Abacha, M. Tinubu connaît la valeur de la liberté et la porte comme un insigne sur son chapeau signature - une manille brisée qui ressemble à un chiffre horizontal en huit.

Comptable de formation, ce sont les activités du groupe pro-démocratie National Democratic Coalition (Nadeco), dont il était membre, qui l'ont amené dans le collimateur d'Abacha.

L'opposition de groupes comme Nadeco et la mort d'Abacha en 1998 ont inauguré la démocratie nigériane en 1999 et, à bien des égards, M. Tinubu, un ancien dirigeant de Mobil Oil, se sent en droit d'accéder à la présidence nigériane.

M. Tinubu - connu de ses partisans sous le nom de "Jagaban", qui se traduit par "chef des guerriers", un titre de l'émir de Borgu dans l'État du Niger - cherchera désormais à unifier un pays qui se replie sur des lignes régionales et des blocs religieux, comme l'ont montré les résultats des élections.

Mais ce n'est pas un travail qui le dérange. Il a souligné son passage en tant que gouverneur de l'État de Lagos entre 1999 et 2007 pour vendre sa candidature aux Nigérians.

Sous son mandat, Lagos a massivement augmenté ses revenus grâce à d'énormes investissements étrangers, tandis qu'un système de transport public qui a vu de nouvelles voies créées pour les bus rapides a atténué les embouteillages notoires auxquels sont confrontés quotidiennement les navetteurs.

Mais la ville d'environ 25 millions d'habitants n'a pas été à la hauteur de sa réputation de mégapole malgré ses affirmations de la transformer.

Les infrastructures publiques sont en grande partie dans un état de délabrement - les commodités de base telles que l'eau et les logements sociaux sont délabrées, tandis qu'un projet de métro léger commencé pendant son mandat n'a pas été achevé près de 20 ans plus tard malgré les richesses de l'État.

Il a également été accusé de garder la mainmise sur les finances de l'État malgré son départ en 2007.

Chaque gouverneur qui lui a succédé a été un protégé suivant une "grande feuille de route", tandis que celui qui a osé trouver sa propre voie a été rapidement mis au pas, aidé par de puissants membres du syndicat des transports.

Il y a également des allégations de corruption contre M. Tinubu, qu'il nie.

Il y a deux ans, Dapo Apara, comptable chez Alpha-beta, une entreprise dans laquelle M. Tinubu détient prétendument des participations par l'intermédiaire d'un copain, l'a accusé d'utiliser l'entreprise pour le blanchiment d'argent, la fraude, l'évasion fiscale et d'autres pratiques de corruption.

M. Tinubu a été poursuivi malgré lui et Alpha-beta a nié les allégations, mais toutes les parties ont décidé de régler à l'amiable en juin dernier.

De telles allégations, y compris deux fois face au Tribunal du code de conduite (CCT) du Nigeria, sur des allégations de violation du code des fonctionnaires publics – où il a été innocenté – font dire aux opposants que M. Tinubu n'est pas l'homme idéal pour le poste dans un pays où la corruption est élevée.

Lors des élections précédentes, une exposition effrontée d'une camionnette blindée utilisée par les banques pour déplacer de l'argent dans son somptueux complexe du quartier d'Ikoyi à Lagos a alimenté les soupçons selon lesquels il était impliqué dans l'achat de votes, ce qu'il n'a pas fait grand effort pour nier.

"Si j'ai de l'argent, si j'en ai envie, je le donne gratuitement aux gens, tant que [ce n'est] pas pour acheter des votes", a-t-il déclaré.

Il est l'un des politiciens les plus riches du Nigeria, mais il y a des questions sur sa richesse.

En décembre, il a déclaré à la BBC qu'il avait hérité de biens immobiliers qu'il avait ensuite investis, mais dans le passé, il a également déclaré qu'il était devenu un "millionnaire instantané" alors qu'il travaillait comme auditeur chez Deloitte and Touche.

Il a déclaré qu'il avait économisé 1,8 million de dollars (1,5 million de livres sterling) sur ses salaires et autres indemnités, soit à peu près le même montant trouvé dans des comptes qui lui étaient liés lors d'un différend de 1993 avec les autorités américaines.

Dans des documents accessibles au public, le ministère américain de la Justice a allégué que depuis le début de 1988, des comptes ouverts au nom de Bola Tinubu détenaient le produit des ventes d'héroïne blanche.

Kevin Moss, l'agent spécial qui a enquêté sur l'opération, a allégué que M. Tinubu travaillait pour leur principal suspect Adegoboyega Akande.

Alors que le tribunal a confirmé qu'il avait des raisons de croire que l'argent sur les comptes bancaires était le produit du trafic de drogue, M. Tinubu et les autres ont nié les allégations et le tribunal n'a jamais rendu d'ordonnance définitive sur l'origine de l'argent.

Au lieu de cela, M. Tinubu, qui n'a pas été personnellement accusé de l'argent, a conclu un accord de compromis avec les autorités et a perdu 460 000 dollars.

M. Tinubu est également confronté à des questions sur sa santé, après avoir publié une vidéo de huit secondes de lui faisant du vélo d'exercice comme preuve de sa forme physique.

Les opposants disent que son âge le rattrape et pointent vers des vidéos de diverses gaffes lors de rassemblements électoraux où il peut être difficile de comprendre ce qu'il dit.

De nombreux Nigérians se méfient d'un autre président ayant des problèmes de santé après la mort du président Umaru Yar'Adua en 2010 et M. Buhari a passé beaucoup de temps à se faire soigner à l'étranger.

Mais les partisans de M. Tinubu disent qu'il a l'endurance pour le travail et qu'il ne concourt pas pour une place aux Jeux olympiques.

Pendant la campagne, il y a eu une controverse sur son choix d'un colistier.

M. Tinubu, un musulman du sud, a choisi l'ancien gouverneur de l'État de Borno, Kashim Shettima, un musulman du nord, comme vice-président.

Cette décision a été considérée comme apaisant le nord à majorité musulmane du Nigeria, qui possède le plus grand bloc électoral du pays.

Cependant, il a suscité la colère de nombreux chrétiens qui disent qu'il allait à l'encontre de la tradition des billets mixtes pour la présidence.

Il a défendu son choix en disant qu'il était parti pour la compétence sur les intérêts primordiaux.

Il est considéré comme le "parrain" politique de la région du sud-ouest et sa figure la plus influente, qui décide de la répartition du pouvoir entre ses nombreux acolytes.

En 2015, il se décrit comme un "chasseur de talents" qui met "des talents en fonction".

Son immense influence politique a conduit à la fusion des partis d'opposition en 2013 et a finalement arraché le pouvoir au PDP alors au pouvoir en 2015 - une rareté au Nigeria où les titulaires ne sont pas souvent vaincus.

Lors de la primaire de son parti, alors qu'il semblait que les aspirations de M. Tinubu faiblissaient, il a rappelé aux Nigérians qu'il était en grande partie responsable de l'installation de M. Buhari après que l'ancien dirigeant militaire eut échoué à plusieurs reprises à remporter la présidence.

Les associés de M. Buhari ont depuis tenté de minimiser l'influence de l'ancien gouverneur lors des élections de 2015, mais il est peu probable que M. Buhari aurait gagné deux fois sans le soutien de M. Tinubu.

Après avoir obtenu la présidence, M. Tinubu devra s'attaquer à de nombreux problèmes laissés par M. Buhari - insécurité généralisée, chômage élevé, inflation croissante et pays divisé selon des critères ethniques.

Ce n'est pas un travail impossible, mais la tâche qui nous attend est ardue.

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